COMPARAISON DES NIVEAUX DE VIOLENCE EN BOXE vs. ARTS MARTIAUX MIXTES


Il semble exister une tendance générale à l'idée que les arts martiaux mixtes (MMA) sont plus violents que la boxe. C’est pourquoi, lors d’une récente collaboration, Diego Bonilla, Directeur de MTX College avec deux amis et collègues, Diego Morales (Argentine) et Jorge Petro (Colombie), ont effectué une analyse intégrative afin d’analyser la littérature disponible afin de comparer objectivement la violence dans les pratiques sportives en boxe et en MMA.

Après avoir analysé 24 études, nous avons constaté que i) du point de vue de la praxéologie motrice, l'idée généralisée mise en cause dans cette revue ne semble pas être étayée par le fait que les MMA soient plus violents que la boxe, du moins d'après l'étude des paramètres de configuration du sport; ii) du paradigme sociologie / psychologie du sport, il n'y a pas de différences dans la typologie de la violence entre les deux sports; et iii) une comparaison épidémiologique ne démontre pas que le MMA a un taux de blessures plus élevé que la boxe.

Ensuite, nous partageons de MTX COLLEGE cette nouvelle publication scientifique en espérant qu’elle sera appréciée et utilisée par les amateurs de sports de combat.

Bledsoe et co. (2016) indiquent que les lacérations faciales sont les lésions les plus courantes dans le MMA, avec 47,9% du total des blessures, suivies des blessures à la main, au nez et aux yeux (13,5%, 10,4% et 8,3%, respectivement). 

Des investigations ultérieures (Lystad et co., 2014) ont montré des résultats similaires: la tête était la région anatomique la plus souvent blessée, suivie du poignet / de la main (66,8% -78,0% et 6,0% à 12,0%, respectivement) et les lacérations étaient le type de blessure le plus courant, suivi des fractures et des commotions cérébrales (respectivement 36,7% -59,4%, 7,4% -43,3% et 3,8% -20,4%).

Lystad et co. (2015) supposent que le risque de blessure en compétition semble être plus élevé en MMA qu'en boxe. Bien qu'une analyse détaillée des données présentées dans la figure précédente, concernant les types de blessures et leur emplacement anatomique, indique que la boxe a un taux plus élevé de blessures à la tête et au cou et, par conséquent, un taux plus élevé de blessures, commotions que le MMA. 

Par la suite, une étude rétrospective sur les événements sportifs entre 2000 et 2013 à Edmonton (Canada) a montré que les athlètes de MMA étaient plus susceptibles d'être blessés lors des affrontements que les boxeurs (59,4% contre 49,8%, respectivement). Les premiers avaient plus de contusions et de lacérations, tandis que les derniers étaient plus susceptibles de perdre connaissance (7,1% contre 4,2%) et de graves lésions aux yeux (1,1% contre 0,3%) pendant les combats (Karpman et co. 2016).

Cette dernière réflexion revêt une grande importance si l’on considère que les traumatismes crâniens répétitifs et continus sont associés à la dégénérescence de structures cérébrales telles que le thalamus, le ganglion basal et l’hippocampe, avec des déclins mesurables de la fonction cognitive. 

À cet égard, il est nécessaire de prendre en compte les symptômes du «drapeau rouge» avant une éventuelle lésion cérébrale et de prendre les mesures respectives d'un point de vue clinique pour éviter ainsi des séquelles plus importantes affectant la santé et la qualité de vie de l'athlète (Neidecker et co. 2018).


Les signes et symptômes d’une "lésion cérébrale grave".

Échelle de coma de Glasgow <15.

Suspicion de fracture du crâne exposé, déprimé ou basal.

Le liquide céphalo-rachidien qui sort du nez ou des oreilles.

Crises post-traumatiques. Déficit neurologique focal.

> 1 épisode de vomissement causé par un traumatisme crânien.

Anomalie pupillaire.

Augmentation progressive des symptômes somatiques de commotion cérébrale.

Détérioration de l'état mental ou de l'état général.


Sur la base de cette révision, nous remettons en cause l’idée qu’un sport comme le MMA, dont la genèse découle de plusieurs sports précédents (comme la boxe), présente des niveaux de violence "plus élevés" et représente en soi un processus de décentralisation. 

Tiré de la Déclaration de consensus de l'ARP, Association of Ringside Physicians pour la gestion des commotions cérébrales dans les sports de combat (Neidecker et co. 2018).

Basé sur l'examen d'une variété d'arguments abordant le contenu de la violence entre Boxe et MMA, en plus d'examiner les perspectives de différents outils pour une analyse multidisciplinaire, il nous permet de préciser les conclusions suivantes:

- Du point de vue de la praxéologie, la logique interne des athlètes correspond à leur situation motrice d’opposition. De même, les indicateurs praxéologiques des deux modalités sportives, en termes de technique ou de modes d’exécution, de régulation, d’espace, de temps, de communication et de stratégie motrice ne semblent pas différer sensiblement, envisageant des règles assurant la santé et la sécurité de l’athlète, avant, pendant et après le combat, en boxe et en MMA.

- D'un point de vue sociologique, dans la typologie de la violence, il n'y a pas de différence évidente dans le type de violence présent dans ces sports de combat

- En analysant les informations ci-dessus dans son contexte, le degré de violence dans la boxe et le MMA est similaire. Il met en garde contre le réductionnisme qui pourrait être engagé en suggérant que la boxe est plus violente parce que son taux de mortalité dépasse de loin celui du MMA, un taux de mortalité annuel plus élevé étant rapporté dans le premier.


Enfin, nous pensons que chercher à classer le sport comme «plus violent que…» ou à proposer une approche évolutive en termes de dichotomie civilisation/décivilisation est, du moins, une autre forme de réductionnisme, une approche qui n'interprète pas la complexité inhérente du champ sportif.


Fragment extrait de: Morales-Rosillo, D.G., Petro, J.L. et Bonilla, D.A. (2019).
Revue intégrative sur le processus de civilisation et la violence en boxe et arts martiaux mixtes.
RICYDE Magazine international des sciences du sport. 58 (15), 413-432.
Source: Violencia en Boxeo y Artes Marciales Mixtas

Droits et Auteurs: Prof. Diego A. Bonilla Directeur de MTX COLLEGE, ISAK 3 & Prof. Jorge Luis Petro, CSCS, 1er octobre 2019
Source: Niveles de Violencia en Boxeo y MMA
T
raduction: MTX NUTRITION SWITZERLAND